Les danseuses sacrées qui vivaient et dansaient dans les temples hindous dans la période védique (à partir de 1200 avant notre ère) s’appelaient les devadasi.
De leurs danses traditionnelles sont nées tous les divers types de danses indiennes. Le Bharata Natyam dans le Tamil Nadu, le Kuchipudi dans l’Andhra Pradesh, l’Odissi en Orissa et le Mohiniyattam dans le Kerala, pour ne citer que les plus connues sont issues de la tradition des danses devadasi. La forme de ces danses a quelque peu évolué et a surtout pris le statut de «danse classique ».
Dans les Purana (textes sacrés hindous), nous trouvons déjà des références aux danses sacrées effectuées dans les temples. Les danseuses n’étaient pas encore appelées devadasi. Elles y sont décrites dans leurs activités dans les temples, mais l’accent est mis sur les danses et la musique qu’elles dédiaient aux dieux.
Elles pratiquaient des « danses sacrées », cela faisait part intégrale du culte hindou. Ces danses répondaient à des rituels très rigoureux. Il s’agissait d’un langage divin. Ainsi, les dieux pouvaient s’adresser aux humains via le corps des devadasi et en réponse, elles seules pouvaient communiquer avec eux. C’est pourquoi, les mouvements qu’elles exécutaient répondaient à des enchaînements de mouvements parfaitement exécutés. Les rythmes, la gestuelle et les expressions ne laissaient aucune place à l’improvisation. Il s’agissait avant tout d’une danse rituelle destinée à honorer les dieux auxquelles elles étaient offertes. Un langage particulier était réservé à chaque divinité. C’est pourquoi il existe un nombre incommensurable de danses indiennes. Elles sont toutes, cependant, dérivées d’un code qui répertorie tous les mouvements et rythmes de façon très précise : le Natya Shastra écrit par le sage Bharata.
Elles pratiquaient beaucoup le yoga qui était une forme de communion personnelle et intime avec la déité. Lors de ces pratiques individuelles, elles demandaient à la fois la protection de la déité et en même temps lui assurait sa profonde dévotion. Les devadasi qui pratiquaient cette forme de yoga poussée étaient appelées les Basavi ou les Yogini. Les Basavi étaient plus particulièrement les dévotes de Shiva et plus particulièrement du Shivaligam. Basavi en sanscrit est le féminin de basava qui veut dire bœuf. En Inde, la femelle du bœuf est le symbole de la fertilité.
L’identité religieuse distingue les yogini (ou yogati) des basavi. Ethymologiquement, Yogini est le féminin de yogi, renonçant aux plaisirs de la vie. Ces devadasi étaient considérées comme les épouse du Dieu lui-même, Shiva ou Vishnou.